Moteur de recherche écologique : réduire l’empreinte carbone du numérique

Par Lucile Barras - 9 septembre 2024

Moteur de recherche écologique : réduire l’empreinte carbone du numérique

Depuis les années 2000, la prise de conscience écologique prend de plus en plus de place dans les habitudes de consommation en France ainsi qu’à travers le monde. Le recyclage, le vrac et la seconde main sont des schémas de plus en plus ancrés dans notre quotidien, mais qu’en est-il du digital ?

Pour lutter contre la pollution générée par les requêtes générées sur Google entre autres, des moteurs de recherche écologiques ont émergé ces dernières années dans une optique plus vertueuse et respectueuse de l’environnement.

Les moteurs de recherche écologiques : alternatives responsables

Lorsque l’on est concerné par l’écologie, réaliser une simple recherche Google peut s’avérer contre-productif. En effet, il suffit d’envoyer une simple requête pour générer 7g d’émission de gaz à effet de serre. Imaginez donc le désastre environnemental que cela crée à hauteur des 8,6 milliards de recherches réalisées par jour sur Google !

Comment une recherche Google peut-elle polluer autant ?

Cette conséquence s’explique par la transmission de votre demande (requête Google) et la réception de la réponse attendue (les résultats de recherche). Celle-ci ne peut être fournie que par les data centers situés partout dans le monde. Or, ces derniers nécessitent une énergie considérable ! Fonctionnant 24h/24, ils sont très gourmands en électricité, mais aussi en eau afin d’éviter la surchauffe.

Si Google annonce tout mettre en oeuvre pour atteindre une neutralité carbone d’ici 2030, l’arrivée récente de l’IA et l’ampleur croissante du cloud rendent l’objectif difficilement atteignable.

Des revenus pour soutenir les actions environnementales

Afin de contrer cette dynamique, plusieurs moteurs de recherche écologiques ont donc vu le jour. Le premier d’entre eux est français, cocorico ! Il s’agit d’Ecogine, apparu en 2008. Son business model consiste à reverser les revenus générés par les recherches à des associations environnementales. Une manière ingénieuse d’alléger l’empreinte carbone causée par les recherches.

Le moteur Ecosia lui a emboité le pas en 2009, en finançant de son côté des projets de reforestation à travers le monde. Puis en 2015, ce sont de nouveau des français qui se sont lancé dans l’aventure avec le moteur Lilo, à la différence que les financements réalisés ont une vocation écologique, mais aussi sociale.

Avec ce modèle écologique, ces moteurs peuvent-ils fonctionner comme un moteur de recherche “classique” tel que Google, Bing ou Yahoo ?

Comment fonctionne un moteur de recherche écologique ?

À l’inverse de leurs célèbres concurrents, les moteurs de recherche écologiques n’utilisent pas leurs propres moteurs. Paradoxal n’est-ce pas ? Effectivement, ils obtiennent leurs données grâce à une API via les moteurs de recherche traditionnels (Google, Bing).

À ce stade, il peut paraître absurde d’utiliser ce type de moteur au détriment de Google par exemple. Cependant, toute leur plus-value réside dans l’utilisation de leurs revenus comme vu précédemment. En effet, tous les revenus générés par les annonces sponsorisées bénéficient directement à des associations de protection de l’environnement.

Ainsi, utiliser un moteur de recherche écologique permettrait non seulement d’obtenir les résultats que l’on souhaite, mais aussi de faire une bonne action.

Seulement, l’expérience de l’internaute est-elle aussi satisfaisante ?

Comparatif des moteurs de recherche écologiques et classiques

Afin de s’assurer de l’efficacité des moteurs de recherche écologique que nous avons évoqués plus haut (Ecosia, Lilo et Ecogine), nous allons comparer les résultats obtenus sur une même requête (“berger blanc suisse”) avec les résultats proposés par Google.

Les résultats de recherche de Google

Comme à son habitude, le moteur de recherche leader se montre particulièrement exhaustif et bourré de fonctionnalités.

Image Exemple

Comme il s’agit d’une requête informationnelle, on retrouve l’inévitable Knowledge Graph mais aussi des encarts informationnels adaptés au type de requête (espérance de vie, caractère du chien …).

Google déploie également ses talents en termes de résultats visuels (photos du chien, vidéos YouTube dédiée mise en avant en P0).

On retrouve ensuite les habituels résultats “classiques” ainsi que les People Also Ask (“Autres questions”).

Image Exemple

Voyons ce que nous propose Ecosia sur la même requête.

Les résultats de recherche d’Ecosia

Comme pour son comparse californien, ce moteur de recherche vous propose des suggestions de recherche lorsque vous entrez votre requête.

Image Exemple

En termes d’UX/UI, on retrouve ensuite une apparence des résultats proche de celle de Google :

Image Exemple

On retrouve même un encart Wikipédia similaire à un Knowledge Graph. Outre la présence de liens sponsorisés, on retrouve ensuite exactement les mêmes liens visibles dans la SERP de Google.

Seul bémol majeur, le manque de visuels qui pousse l’internaute à cliquer pour avoir un aperçu du chien en image.

Les résultats de recherche de Lilo

Ici comme sur Ecosia, on retrouve des suggestions de recherche dès le renseignement de la requête :

En revanche, les résultats de recherche ressemblent davantage à ceux de Google :

Si nous n’avons pas d’encarts citant les caractéristiques physiques de l’animal (Knowledge Graph, encart Wikipédia), les résultats proposés sont beaucoup plus visuels (carrousel d’images, vidéos YouTube).

Si le premier résultat est identique à celui qui figure dans la SERP de Google (https://www.woopets.fr/chien/race/berger-blanc-suisse/), on constate des différences au niveau des autres résultats présentés. Par exemple, le lien vers la fiche Wikipédia dédiée se trouve en 6e position dans les résultats Lilo et en 3e dans les résultats Google.

On peut donc émettre quelques réserves sur la pertinence des résultats en question.

Les résultats de recherche d’Ecogine

À l’inverse des autres moteurs de recherches écologiques, Ecogine ne propose pas de suggestions de recherche lorsque l’internaute entre sa requête :

Image Exemple

Lorsque l’on examine les résultats de recherche, on observe :

Image Exemple
  • une prédominance des liens sponsorisés, parfois sans réelle pertinence (cf lien vers le site Spreadshirt
  • une absence de visuels en comparaison des autres moteurs de recherche étudiés
  • des résultats positionnés en accord avec ceux proposés par Google
  • Conclusion de la comparaison de recherche écologique VS Google

    On peut en conclure qu’au rayon des moteurs de recherche écologiques, le moteur Ecosia est le plus qualitatif. S’il ne propose pas autant de fonctionnalités visuelles que Google, il donne des résultats de recherche en accord avec ceux proposés par le leader du marché. Faire le choix d’Ecosia permet donc d’obtenir une réponse pertinente à votre requête tout en faisant un geste pour la planète.

    Le rôle des moteurs de recherche écologiques dans le SEO

    En comparaison des acteurs leaders (Google, Bing), cette typologie de moteurs est fait figure de marché de niche. En effet, le plus populaire d’entre-eux, Ecosia, ne recueille qu’ 1% des parts de marché. Un impact infime donc au niveau SEO par rapport aux 90 % de parts de marché détenus par le géant Google.

    Comment optimiser votre site pour les moteurs de recherche écologiques

    Dans la mesure où les moteurs de recherche écologiques se basent sur les résultats fournis par Google ou Bing, aucune optimisation supplémentaire n’est à mettre en place par rapport à votre stratégie habituelle.

    Contenu textuel dense et pertinent pensé pour l’internaute, popularité, maillage des pages sur le site, erreurs techniques etc : les points d’optimisation à contrôler et à mettre en place sont les mêmes que pour le référencement d’un site sur un moteur de recherche dit “classique”.

    À l’heure où la prise de conscience environnementale progresse, les moteurs de recherche écologiques comme Ecosia, Lilo, ou Ecogine offrent une alternative innovante et responsable à l’utilisation classique des moteurs de recherche. En réinvestissant leurs revenus dans des projets tels que la plantation d’arbres ou des actions de compensation carbone, ces moteurs proposent un modèle dans lequel chaque recherche contribue à réduire l’empreinte environnementale du numérique.

    Bien que ces initiatives aient encore une faible part de marché en comparaison des géants Google, Yahoo ou Bing, elles représentent une étape essentielle vers une consommation plus durable du web.
    En choisissant des moteurs écologiques, les internautes participent activement à des projets écoresponsables tout en rappelant l’importance de repenser nos habitudes numériques pour préserver l’environnement. Une démarche qui, bien que modeste, pourrait marquer un tournant vers un internet plus durable.

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